Cependant lorsque en regard, on ajoute au nombre de postes déjà
supprimés les années précédentes, ceux qui devraient disparaître en
2008, que les dernières enchères portent à 17000, on peut douter des
capacités de notre système éducatif à lutter contre l’échec scolaire,
les sorties sans qualification et mener tous les élèves à une formation
de haut niveau. Certes les effectifs vont diminuer dans le second
degré, cela va se traduire par quelques élèves en moins dans certains
établissements, mais combien d’options supprimées, puisque c’est
l’objet d’une grande partie de l’ordre du jour de ce CSE, combien de
langues vivantes supprimées?
Les effectifs dans le primaire vont par contre augmenter : va-t-on
encore demander à des maîtres, recrutés sur listes complémentaires,
auxquels on refuse toute formation de boucher les trous, alors que tout
cela est prévisible?
La remise en cause actuelle de la carte scolaire au travers de laquelle nous percevons une conception qui permet aux établissements de choisir leurs élèves ne va pas dans le sens d’une meilleure mixité sociale ni d’une égalité renforcée entre les établissements et les territoires que nous souhaitons.
On peut douter également des projets d’amélioration de la formation des maîtres où de la mise en œuvre dans de bonnes conditions des projets contenus dans la loi Fillon, comme le soutien scolaire, le socle commun de connaissances, le programme personnalisé de réussite éducative… Nous avions déjà quelques préventions contre ces propositions mais avec des moyens en réduction, l’ambition affichée du succès pour tous prend du plomb dans l’aile !
L’abandon de l’apprentissage junior que nous
revendiquions, ne règle pas pour autant les questions de l’échec
scolaire et de l’orientation.
La transformation du système éducatif pour qu’il permette la
réussite de tous doit se faire avec d’autres orientations, d’autres
moyens et en aucun cas par une dégradation des conditions de travail et
d’emploi des personnels.
On peut douter également d’une véritable volonté de
dialogue, avec les personnels mais également avec l’ensemble de la
communauté éducative.
La CGT interroge le nouveau ministre de l’éducation nationale sur
sa conception du rôle du CSE. Comptez-vous avoir une démarche similaire
à celle de votre prédécesseur : à savoir considérer le CSE comme un
passage obligé mais sans tenir compte de ce qu’il exprime? Ou bien
envisagez-vous de prendre en compte ses avis ? Quand l’ensemble du CSE
ou pour le moins une grande majorité, exprime un désaccord ou un rejet
d’un projet vous engagez-vous à remettre la discussion en chantier ?
La CGT donne un sens à sa présence dans de ce conseil et souhaite que
de vrais débats sur des thèmes généraux, transversaux, s’y déroulent.
Prenons un seul exemple : en ce qui concerne l’enseignement des langues
vivantes dans le 1er degrés, l’offre est différente d’un département à
l’autre, le CSE doit avoir une vision globale de cette question, les
données, afin d’avoir un débat approfondi : se prononcer sur les
programmes certes mais aussi sur les moyens de réaliser les objectifs!
Une fois que ce débat a eu lieu la CGT demande que le ministre entende
et prenne en compte les avis donnés ce qui est tout le contraire d’une
démocratie formelle.
Ghyslaine RICHARD Membre de la CE confédérale