Appel du Conseil National de l'Union (Vogüe le 17 octobre 2007)

Depuis son accession à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy fait preuve d’un activisme forcené pour mettre en œuvre son programme au service du patronat et des actionnaires. A coups d’effets d’annonce, l’espace médiatique est occupé de manière ininterrompue. Les attaques portées contre les droits sociaux de tous les salariés sont incessantes.

Au nom du libéralisme, le service public, présenté comme un coût et non un investissement, est mis à mal.
Le budget est utilisé pour piloter des orientations rétrogrades, les ménages les plus aisés se voient offrir une fiscalité sur mesure qui amputera les politiques publiques de 15 milliards d’euros. Le champ des exonérations fiscales est sans cesse accru pour les entreprises, vidant d’autant les caisses de la sécurité sociale
   
Cela fait reculer l’égalité territoriale, renforce les inégalités sociales et pénalise les plus fragiles.

Cela remet en cause des droits pourtant fondamentaux : droit à l’éducation, droit à la santé, droit à la retraite, droit à la protection sociale.    

Mais cela ne contribue ni à la relance économique, ni à la création d’emplois, ni à l’augmentation du pouvoir d’achat et surtout pas à l’amélioration des conditions de vie des salariés et des retraités.

Dans le secteur de l’Education, le projet de budget prévoit la suppression de 11 200 postes, ce qui alourdirait encore le passif des dernières années.

Le Président de la République exhorte les enseignants à travailler plus (pour gagner plus ? Rien n’est moins sûr !) et fait miroiter une revalorisation de leur métier… qui devra s’inscrire dans un carcan budgétaire plus que serré.
Il veut enterrer le collège unique, supprimer le principe de la carte scolaire et, balayant ainsi les idéaux de mixité sociale et de réussite pour tous, prend le risque d’accroître les phénomènes de ghettoïsation des quartiers riches comme sensibles.
Le projet de supprimer les cours du samedi matin dans le 1er degré, fait fi de toutes les recherches sur les rythmes scolaires… et, au mépris de toute concertation, néglige une fois de plus l’avis de tous les intéressés : parents, personnels et élus.


Exacerbant l’individualisme, s’appuyant sur le climat social dégradé, il persiste dans sa chasse aux sans-papiers, quitte à ce qu’elle leur coûte la vie.
Pour davantage de droits sociaux, pour une école de la réussite pour tous, nous devons construire un rapport de forces puissant et solidaire.

C’est pourquoi la CGT-Educ’action s’inscrit résolument dans un processus de construction d’un autre rapport de forces, dont la grève du 18 octobre, après le 13, est l’une des étapes.

Dans ce cadre et sans exclure tout autre développement, les fédérations de l’Education et celles de la Fonction Publique ont mis en perspective une initiative en novembre qui, pour nous, doit prendre la forme d’une grève.

La CGT-Educ’action a des propositions alternatives. Celles-ci doivent être débattues largement, dans les établissements. C’est cette campagne auprès des personnels et des usagers que nous appelons à amplifier.
Dans ce cadre, faisons connaître et signer la pétition « Améliorer la réussite scolaire de tous les jeunes, il n’y a rien de plus urgent », initiée par 15 organisations de l’Education, syndicats, parents d’élèves et mouvements pédagogiques.

Le renforcement du syndicat est un enjeu majeur. Seul le rassemblement de tous les salariés permettra de gagner en efficacité, d’être crédibles et offensifs.

« Isolé on est fragilisé, ensemble on est plus fort »...
Plus que jamais, notre mot d’ordre est d’actualité.

Le Conseil National de l’Union, réuni à Voguë appelle ses militants et ses adhérents à tout mettre en œuvre pour faire barrage à cette entreprise de démolition tout azimut.


Le 17 octobre 2007