Le président de la République a annoncé, jeudi 7 mai 2015, une enveloppe d'un milliard d'euros sur trois ans pour financer un plan numérique, douzième version depuis 2000 qui avait déjà été détaillée en septembre 2014. Un tiers sera financé par le programme d'investissements d'avenir et 650 millions seront versés par l’État. Pour la CGT Éduc'action, ce financement doit se faire sur des ressources nouvelles et non par un prélèvement sur le budget de l’Éducation nationale... 

 

Ce plan qui cible le collège, s'intègre dans la mise en œuvre de la très contestée réforme du collège. Il repose sur trois éléments : l’équipement, la formation, les ressources. Les perspectives de production de ressources pédagogiques restent relativement floues. L'objectif annoncé est de parvenir, d'ici trois ans, à ce que tous les collégiens puissent disposer d'une tablette numérique, financée par l'État à hauteur de 50 %, le reste à la charge des collectivités départementales...

Aucune annonce particulière n'a été faite concernant les moyens humains pour la mise en œuvre de ce plan. Les collègues référents numériques de l’établissement percevront une rémunération de 0,25 IMP (Indemnités pour Missions Particulières), soit 312,50 € par an. Ces IMP représentent une somme dérisoire et ne répondent pas à la problématique du suivi technique et pédagogique des outils numériques. Les établissements ont besoin de personnels formés et déchargés de leurs autres missions, alors que, dans le même temps, nous constatons que les équipes académiques des DANE (Délégation Académique au numérique Éducatif) subissent, pour la plupart, une diminution de leurs moyens.

Enfin, ce plan numérique n'interroge pas les finalités pédagogiques du tout numérique. Comme si équiper en ordinateur tous les collégiens de France était la solution miracle aux difficultés des élèves. Cela ressemble à un cadeau aux entreprises qui seront chargées de fournir ces équipements. Rappelons le fiasco du système SIRHEN de gestion de ressources humaines, confié au privé, ayant coûté plusieurs dizaines de millions d'euros, sans aucun résultat.

La CGT Éduc'action prend acte de ces annonces. Elle rappelle que l'urgence est à une réelle amélioration des conditions d'étude des élèves et de travail des personnels, ce qui passe par plus de moyens humains, que le gouvernement dit ne pas pouvoir financer.

Montreuil, le 11 mai 2015

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