Ce premier CSE de l’année 2021 ne se réunit malheureusement pas sous les auspices d’un changement de politique du ministère ni du gouvernement. Alors que la situation sanitaire en Europe fait peser la crainte d’une accélération de l’épidémie dans notre pays dans les prochaines semaines, il nous faut constater une nouvelle fois que le ministre est dans l’incapacité de proposer une stratégie claire pour y faire face. Un manque d’anticipation qui pourrait être préjudiciable aux personnels et aux élèves.

Encore une fois, les personnels savent que les réponses institutionnelles à cette éventuelle nouvelle vague seront préparées sans eux et leurs représentants et annoncées dans des délais qui ne leur permettront pas de s’organiser. Ne parlons pas du caractère flou ou impraticable des consignes qui obligeront, n’en doutons pas, les équipes à se débrouiller, comme elles le font depuis mars.
Ainsi, comment peut-on accepter que le ministre, au cours d’une interview, annonce l’éventualité d’une prolongation des vacances scolaires de février sans discussion avec les organisations syndicales et sans expliciter les critères sanitaires qui amèneraient à une telle décision.

De même comment expliquer qu’en janvier 2021, aucune discussion n’ait été encore menée avec les organisations syndicales sur les modalités d’examens au vu du contexte sanitaire ?

À ce titre, la CGT Éduc’action condamne fermement la sortie en catimini de l’ordonnance du 24 décembre qui permet de modifier les modalités d’examen et concours elle en exige le retrait. Le seul fait qu’elle permette d’annoncer les modifications tout juste deux semaines avant les épreuves démontre le mépris de ce gouvernement pour les personnels, élèves et étudiants ainsi que sa politique d’improvisation permanente.

En ce qui concerne les textes que nous avons à discuter lors de cette séance, pour la CGT Éduc’action, ils ne répondent absolument pas aux enjeux de la période et aux difficultés des élèves et des personnels.

Nous refusons catégoriquement l’accroissement du poids du contrôle continu dans le baccalauréat général et technologique que constituent les projets de décrets et d’arrêtés présentés aujourd’hui.

Nous rappelons notre exigence, au vu du contexte d’apprentissage dégradé depuis mars du report des épreuves de spécialité au mois de juin, de l’annulation de l’épreuve du grand oral ainsi que d’un travail d’allègement des programmes afin de permettre aux élèves d’étudier dans des conditions satisfaisantes et sans le stress permanent que provoque l’attentisme du ministre.

Quant au baccalauréat professionnel, la réduction des périodes de PFMP est totalement insuffisante et nous exigeons un abaissement des seuils dérogatoires minimums au vu de la difficulté à trouver des stages pour nos élèves. Pire, le ministère ne propose aucune adaptation des épreuves d’examen, pourtant nécessaire pour garantir l’égalité de traitement entre les élèves. En effet, en fonction du diplôme préparé, du type d’épreuves prévues, et des disciplines, des allégements de programme, des aménagements dans l’organisation ou le contenu des épreuves sont indispensables. En ce sens, nous considérons qu’il ne serait pas raisonnable de maintenir la session 2021 du chef d’oeuvre qui n’a pas pu être préparé correctement en raison du contexte sanitaire particulier. Nous considérons par ailleurs que ces heures pourraient être consacrées à un enseignement purement disciplinaire.

Globalement, nous continuons d’exiger le retour à épreuves terminales, nationales, ponctuelles et anonymes ainsi que l’abandon des réformes du lycée et du baccalauréat, de la loi ORE et de la réforme de la voie professionnelle qui institutionnalise le tri social des élèves.

Au-delà des textes de ce jour, la CGT Éduc’action réaffirme son exigence d’une revalorisation salariale de l’ensemble des personnels de l’éducation sans contreparties. Avec la confédération CGT, elle exige du gouvernement un changement radical de politique en direction des salariés, des privés d’emploi, des retraités, des jeunes et non une politique au bénéfice des seuls actionnaires. Elle condamne fermement les dérives autoritaires du gouvernement et exige le retrait des mesures qui en découlent (loi sécurité, fichage des militants politiques et syndicaux, état d’urgence etc.).

Pour toutes ces raisons, la CGT Éduc’action appelle les personnels de l’éducation nationale à être massivement en grève le 26 janvier pour un plan d’urgence pour l’École, une véritable revalorisation salariale de tous les personnels et une démocratisation de l’École, à rejoindre la grève interprofessionnelle du 4 février et à préparer collectivement la poursuite des mobilisations.

La déclaration au CSE du 16 mai 2019 au format