Le ministre de l’Education Nationale a justifié, en bon élève du gouvernement Sarkozy, toute sa politique de sape du service public d’éducation lors de sa conférence de presse de rentrée.

Il a, en effet, sans surprise, rappelé ses axes prioritaires, en particulier ceux qu’il érige en 3e « révolution » du système éducatif après celles de J Ferry puis de R Haby…

L. Chatel s’est employé à définir sa stratégie fondée sur la « personnalisation », seule à même de répondre aux enjeux internationaux de compétitivité économique.

Beau programme d’Education pour celui qui prône un retour de la morale à l’Ecole et se présente comme ministre de la diversité en rappelant sa volonté « d’un accueil de tous les enfants de France » mais qui cautionne la politique du gouvernement qui hier encore convoyait dans une rame de RER des enfants roms et leurs familles.

Beau programme d’Education pour un ministre qui refuse de reconnaître l’échec de sa politique ; Incapacité pour bon nombre de lycées d’assurer l’horaire normal disciplinaire dans le cadre des réformes des trois voies du lycée ; Échec cuisant en lycée professionnel comme en 2nde de l’accompagnement individualisé qui entrera pourtant en vigueur en classe de première dès lundi, conséquences de la suppression de la formation initiale des stagiaires, dont 1 sur 10 a démissionné en 2010 / 2011.

En réalité, sous des vocables séduisants de maîtrise des savoirs fondamentaux ou de constructions individuelles de parcours d’orientation par les jeunes, se cachent le désengagement de l’Etat et le renforcement des inégalités.

Ainsi généralisation des contrats d’objectifs et obligation de résultat ne sont rien d’autre que la mise en concurrence des établissements et des personnels.

Plutôt que d’aller en Finlande chercher l’inspiration, le ministre aurait mieux fait d’entendre les 1800 syndicalistes réunis au congrès de l’Internationale de l’Education qui dénonçaient l’inefficacité de l’ensemble des réformes en œuvre ailleurs et qu’il essaie de nous imposer en France. Pour mémoire, elles aboutissent aux Etats-Unis, au Québec, en Australie… à la fin de la professionnalisation du métier d’enseignant et à la faillite des systèmes publics d’éducation.

Le ministre surfe sur l’actualité préprésidentielle pour réaffirmer sa volonté de s’attaquer dans la perspective de l’après 2012 au métier et à la gestion des personnels :

  • à partir notamment d’une nouvelle phase d’autonomie des établissements scolaires destiné à atomiser le caractère national des enseignements et à terme des diplômes ; 
  • à partir de ses services GRH qui, deux ans après la mise en place du fameux pacte de carrière n’ont toujours pas été en mesure de mettre en œuvre une seule mesure aboutissant à une réelle revalorisation de la carrière de tous les personnels.

En revanche, les personnels bien qu’ils fassent « le plus beau métier du monde » ont connu aggravation durable de leurs conditions de travail et amputation de leur feuille de paye depuis le mois de juillet, à la suite de la réforme des retraites.

Pour le ministre, l’acte pédagogique devant la  classe  est dépassé et inadapté. C’est sans doute pour cela qu’à grand renfort de coupes budgétaires il projette à nouveau de supprimer 14 000 emplois en 2012, la crise pouvant lui servir d’alibi. Indéniablement, le ministre manque d’ambition pour l’Ecole. Plus que jamais, la mobilisation est nécessaire.

La Ferc-Cgt appelle avec l’ensemble des organisations syndicales à faire du 27 septembre un temps fort de grève et de manifestations.

Montreuil, le 1er septembre 2011