Une délégation de la CGT Éduc’action a été reçue par Luc Chatel. Cela a été l’occasion de rappeler que la politique comptable de N. Sarkozy ne cesse de dégrader notre système éducatif.

Malgré la très forte mobilisation des personnels lors de la journée de grève du 27 septembre, le ministre nous a annoncé son intention de poursuivre la politique de suppressions de postes ; 14 000 emplois pourraient disparaître à la rentrée 2012.

La CGT Éduc’action a interpellé le ministre sur les conditions inadmissibles de formation des enseignants qui sont affectés à plein temps sans aucune formation.
Le ministre refuse toujours de remettre à plat la réforme de la formation des enseignants. Seule, la mobilisation des personnels pourra le contraindre à modifier cette politique rigide, principalement dictée par une vision comptable du fonctionnement de l’Éducation nationale.

Le ministre n’entend pas remettre en cause les réformes de la voie professionnelle et du lycée bien que les effets de celles-ci rencontrent la désapprobation des personnels et qu’aucune évaluation, tant qualitative que quantitative n’a été publiée.

Sur la précarité, la CGT Éduc’action a demandé au ministre que les personnels en CUI qui exercent des missions permanentes (par exemple l'accompagnement des enfants handicapés ou l’aide aux directeurs d’école), puissent avoir des conditions de travail et de carrière décentes.
Pour répondre à ces nouvelles missions de service public, la création de corps de fonctionnaires correspondant à ces métiers est nécessaire. C'est la seule façon de stabiliser et de donner une perspective de carrière à ces personnels, souvent indispensables au fonctionnement du service public.
Le ministre reconnaît l'importance des missions exercées par ces collègues. Il exclut cependant, pour des raisons budgétaires, toute possibilité d'embauche de fonctionnaires sur ces champs.
Plusieurs milliers de contractuels pourront bénéficier du dispositif de sécurisation des parcours professionnels ; des négociations devraient avoir lieu jusqu'à la fin de l'année 2011.
Dans le cadre de ce protocole, la CGT Éduc’action demande que ce soit le mode de sélection le plus favorable pour les personnels qui soit adopté (un examen professionnel et non un concours réservé).
La CGT Éduc’action a signifié au ministre que cette position n’était pas un point de négociation.

En matière de dialogue social, le nouveau mode de scrutin électronique des prochaines élections professionnelles qui a été imposé aux personnels, risque d'entraîner une chute très importante du taux de participation. Nous pouvons citer, à titre d'exemple, les conditions déplorables de distribution des identifiants de vote pour plus de 100 000 collègues électeurs (AED, contractuels, CUI, ATEE).
Si ces personnels ne pouvaient pas voter dans les conditions normales, cela constituerait un déni de démocratie inadmissible, entièrement imputable au gouvernement qui a choisi d’imposer cette procédure de vote contre l’avis d’une majorité de syndicats, dont la CGT !

Nous ne pourrons que constater la distorsion entre le discours de Chatel et la réalité du terrain.

Montreuil, le 30 septembre 2011