A l'occasion de ses « vœux au monde de l'Education », ce jeudi 5 janvier 2012, Nicolas Sarkozy a jugé « positive » son action depuis 5 ans et a donné des pistes sur les orientations qu'il compte mettre en oeuvre pour les 5 ans à venir.

Sur son bilan il dresse un auto satisfecit, Sarkozy juge « positif » un bilan qui a consisté à casser l'emploi et à casser l'Education nationale. Les nombreuses mobilisations durant ces 5 dernières années montrent que le « monde de l'Education » est loin de partager son enthousiasme...

Concernant son programme, Sarkozy se place dans la continuité de sa politique et reprend les propositions énoncées par l'UMP qui se propose de pousser plus loin encore le détricotage du système éducatif.

Ainsi, l'annonce de la fin du « collège unique », collège qui n'a jamais eu les moyens d'exister dans les faits, a pour objectif de réintroduire l'Apprentissage au niveau du collège. Même logique pour les lycées professionnels, déjà très durement touchés par la réforme du bac pro en 3 ans, et qui seraient placés en situation de disparition programmée avec la mise en place forcée de l'Alternance en CAP et bac pro. D'ailleurs, l'intersyndicale nationale de l'enseignement professionnel se mobilise  pour préserver l'enseignement professionnel public de ce danger.

Sarkozy annonce également une profonde remise en cause des statuts des personnels avec comme « contrepartie » une augmentation salariale... une telle annonce a déjà été faite en 2007 avec pour résultat une augmentation infime pour les seuls personnels en début de carrière et en oubliant l'immense majorité des autres. De toute façon, nous sommes bien loin des revendications légitimes des personnels en matière de pouvoir d'achat. Sarkozy imagine sans doute que nous avons la mémoire très courte !

Son nouveau cheval de bataille est celui de l'autonomie des chefs d'établissement. Sarkozy, accompagné par l’UMP et le MEDEF, veut aller au bout de sa logique libérale et instaurer une école dictée par ces seuls principes.

La CGT-Éduc’action revendique l’ouverture immédiate de négociations sur la réduction du temps de travail pour les personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation.

Toute proposition de redéfinition du service ne peut s’envisager qu’au regard de cette revendication préalable.

La CGT-Éduc’action considère que la notion de marché concurrentiel n’a pas sa place dans l’école et met tout en œuvre pour la combattre. L’autonomie voulue par l’UMP est l’instrument d’un projet libéral qui porte l’individualisation comme seule ligne directrice avec la précarité et le management comme politique de gestion.

La CGT-Éduc’action travaille à la construction d’un autre projet école, émancipatrice et démocratique. C’est ce qu’elle a fait lors de son dernier congrès national en juin 2011 en adoptant une résolution intitulée : "Refusons l’autonomie libérale et affirmons notre liberté pédagogique !"  

Face à la gravité de la situation, la CGT-Éduc'action décidera lors de son Conseil National, le 11 janvier 2012, des mobilisations qui sont nécessaires pour stopper cette machine infernale.

Montreuil, le 6 janvier 2012