Communiqué de presse Unsen (28/09/06)

Nouveau procès en hérésie, l’éviction de M. Goigoux, enseignant chercheur,  de la formation des inspecteurs du premier degré par le directeur de l’ESEN réduit cette dernière au rôle de chambre d’enregistrement de dictats ministériels conjoncturels.
Une école qui se veut supérieure pour former des cadres ne doit pas craindre le débat contradictoire, les points de vue pluriels, l’approche ouverte pour permettre aux personnels de direction et d’inspection de saisir la complexité des choses et la plénitude de leurs responsabilités.
En se coupant de la recherche et en promouvant, le doigt sur la couture du pantalon, les propos du ministre dictés davantage par la démagogie que la pédagogie, par le dressage que l’apprentissage (alors que les programmes officiels même réécrits ne privilégient pas la méthode syllabique), l’ESEN se discrédite plus qu’elle ne se grandit.
Au final, on peut s’interroger sur l’intérêt de son existence même et penser que la formation des personnels encadrant puisse relever de la formation de l’Université sous forme de master professionnel, car moins sensible aux modes politiques du moment et plus ouverte à la recherche scientifique. A quand un IUFME, un Institut Universitaire de Formation aux Métiers de l’Education intégrant l’ensemble des personnels formés actuellement dans les IRA, l’ESEN et l’IUFM, IUFME ouvert à tous les personnels (IATOSS, médecins scolaires, personnels enseignants, d’orientation et d’éducation, IEN, IEN ET, IA IPR, chefs d’établissements…) ? Monsieur le Ministre est un nostalgique des temps anciens. Mais ignore-t-il qu’aujourd’hui on ne brûle plus les livres et qu’on n’excommunie pas les auteurs ? 

Montreuil le 28/09/06