La diversification de la population estudiantine et sa précarité croissante ont complexifié les problématiques prises en charge par le service social des CROUS. L’augmentation du nombre d’étudiant·es reçu·es et des demandes d’aide financière n’a pourtant pas été accompagnée d’une hausse des effectifs de ce service. Les politiques d’austérité dévastent étudiant·es comme professionnel·les...

Les difficultés rencontrées par les étudiant·es ne cessent de croitre. Celles et ceux issues des classes moyennes et populaires ne parviennent plus à faire face aux dépenses quotidiennes sans un « job étudiant ». Leurs budgets sont lourdement grevés par le logement et l’éloignement des lieux d’études devient monnaie courante. Le nombre d’étudiant·es étrangers/ères arrivant sans financement et se retrouvant dès la rentrée en grande précarité est toujours plus préoccupant.

Le repérage et la prise en charge des problématiques psychiques (addictions, conduites à risque et comportements suicidaires) se multiplient et nécessitent un accompagnement de plus en plus important des étudiant·es, mais également des personnels CROUS et universitaires qui en sont parfois les témoins.

La dématérialisation des procédures d’obtention des aides a eu pour effet d’éloigner la population estudiantine de l’institution (dossiers numérisés, pole téléphonique). L’accueil par les services gestionnaires a été supprimé - ou réduit au minimum - et le service social est devenu le seul interlocuteur identifiable et joignable. De fait, ce dernier subit une sur-sollicitation puisqu’il concentre désormais l’ensemble des demandes de rencontres – notamment concernant les bourses. Les appels téléphoniques et réponses aux mails, chronophages, ont envahi son activité.

Un service social mobilisé mais épuisé 

Les pratiques du service social et les problématiques rencontrées par les étudiant·es exigent une technicité accrue. Les personnels sociaux des CROUS ont de nombreuses ressources, ils sont motivés et investis, cependant, depuis des années, ils témoignent d’une grande souffrance. L’impossibilité de remplir au mieux leur mission et de répondre dans un délai décent aux demandes de rencontres des étudiant·es entraine une souffrance au travail qui est une des premières phases d’alarme de l’épuisement professionnel.

Le métier d’assistant·e social·e est un métier à forte sollicitation mentale et émotionnelle ; plus l’écart est important entre les attentes et les représentations de notre métier plus l’épuisement est important et l’impossibilité de répondre à nos objectifs difficile à vivre.

Tous les indicateurs soulignent la dégradation des conditions de vie et d’études des étudiant·es, leur mal-être, leurs besoins en terme de santé publique. Le service social est un maillon essentiel de leur réussite scolaire et personnelle.

La CGT Educ’action dénonce une situation critique pour les étudiant·es et les professionnel·les les accompagnants. Elle exige des moyens humains et financiers permettant de répondre aux difficultés de ces jeunes et un renforcement conséquent des équipes du service social.