Dans le contexte actuel de suppression de moyens, l’enseignement adapté est le grand perdant de la politique gouvernementale, davantage centrée sur l’ordre que sur les besoins sociaux.

Les moyens sont mis là où il faut "assurer" la vitrine de la politique gouvernementale, et non pas là où sont les réels besoins. Ce sont les plus démunis des élèves, ceux que Luc Chatel veut "placer dans des structures adaptées aussi longtemps que nécessaire", qui en font les frais.

Après avoir "bricolé" durant un an avec des moyens insuffisants, les éducateurs de l'EREA de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) sont  en grève, depuis septembre 2009, pour demander la création de deux postes d'éducateurs indispensables au fonctionnement réglementaire de l’établissement.

Pour casser ce mouvement, l’Inspecteur d’Académie de l’Aveyron a entamé une procédure disciplinaire à l’encontre de Gérard Olié, professeur des écoles, éducateur à l’EREA de Villefranche-de-Rouergue, et militant CGT, qui s’est vu convoqué, manu militari, après les vacances scolaires, à un conseil de discipline fixé au 27 avril 2010 à Rodez.

Lui sont reprochés un "refus de déférer à un ordre de réquisition" (signé du directeur de l’EREA, alors que cette prérogative relève du Préfet, dans des conditions précises encadrées par la loi et qu’un préavis de grève a été déposé par la CGT Educ’action au niveau national)… et donc un "abandon de poste" !

Ce mouvement de grève ne paralysait pas l’internat, la sécurité des élèves était assurée. Parmi les militants CGT mobilisés, seul Gérard Olié est visé, soit, de la part de la hiérarchie, une volonté délibérée de faire un exemple en ciblant un représentant syndical. De telles pratiques qui cherchent à intimider, isoler et porter atteinte aux droits des personnels, notamment au droit de grève, sont de plus en plus fréquentes dans le secteur public. Ce management par la peur, la sanction ou le harcèlement hiérarchique n’est donc pas l’apanage du secteur privé.

La CGT Educ’action exige donc l’arrêt immédiat des poursuites disciplinaires à l’encontre de Gérard Olié, comme elle exige la prise en compte des droits et besoins des élèves, soit la création des deux postes d’éducateurs manquants dans l’établissement, à la rentrée 2010.

Mercredi 14 avril 2010