Tous les 2 jours et demi, une femme meurt en France sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. En 2012, les chiffres officiels indiquent que 148 femmes ont ainsi été assassinées.
Ces faits, déjà inacceptables, sont en dessous de la réalité puisqu’ils ne prennent pas en compte les suicides et toutes celles qui survivent à la violence, mais restent gravement marquées physiquement et psychologiquement. 

75 000 viols par an sont perpétrés sur notre sol, 8 % des femmes ont le courage de porter plainte. Mais beaucoup de ces plaintes sont classées sans suite et seulement 2 % des agresseurs sont condamnés. La majeure partie de ces violences sont le fait, non d’inconnus, comme on a tendance à le croire habituellement, mais de proches : conjoint, autre membre de la famille, collègue de travail, supérieur hiérarchique... Elles sont l’expression la plus dure de la domination masculine sur les femmes qui commence dès le tout premier âge avec la répartition sexuelle des rôles et qui se perpétue dans nos sociétés : là, on empêche les filles d’aller à l’école, ici, on nie aux femmes le droit de maîtriser leur fécondité, là encore, les inégalités de salaires et de responsabilités sont criantes, ici et ailleurs, on dit que "la prostitution est le plus vieux métier du monde".
Comment peut-on dire cela, quand on sait que l’âge d’entrée dans la prostitution est 14 ans, que l’espérance de vie d’une prostituée aux USA est de 34 ans ? Où est la liberté quand le corps des femmes est une marchandise ? La prostitution est une violence.
Ceux, qui ces derniers jours viennent de signer l’appel "Touche pas à ma pute", sont non seulement lamentables parce qu’ils détournent éhontément des symboles d’égalité et de liberté : celui de l’émancipation des femmes (manifeste des 343 femmes déclarant avoir avorté alors que c’était illégal), et celui de l’antiracisme (Touche pas à mon pote), mais ils se situent aussi très clairement dans le camp de ceux qui nient les droits des femmes en s’appropriant leurs corps et en imposant leurs désirs sexuels.

La CGT-Éduc'action combat toutes les discriminations et les inégalités. La lutte contre les violences faites aux femmes est un élément essentiel pour une transformation sociale porteuse de liberté et d’égalité.

Le 25 novembre prochain, dites NON à toutes les formes de violences à l’encontre des femmes en participant aux différentes manifestations organisées.


Communiqué rédigé par Fabienne Bodin pour La Collective


Le 21 novembre 2013

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