La ministre de l'Éducation nationale a "célébré" les 30 ans du bac pro. À cette occasion, elle a affirmé que la "voie professionnelle est essentielle pour la France", sans pour autant faire d'annonces réelles. 

Ainsi, la ministre dit vouloir construire "une offre de formations cohérente", s’appuyant sur l’étude de France stratégie "Les métiers de 2022", pour "établir une stratégie nationale et internationale, au-delà des travaux menés dans chaque académie"... oubliant au passage que la réforme territoriale donne aux régions la main sur l'offre de formation.

Il est annoncé "un premier groupe de travail" pour "dress[er] un état des lieux" de la formation des professeurs des lycées professionnels dans les ESPE. La CGT Éduc'action alerte depuis 2 ans sur cette problématique. La seule réponse donnée est un "groupe de travail" : c'est peu au regard des problèmes quotidiens rencontrés par les stagiaires !

Des passerelles seront proposées entre "l’enseignement général et professionnel"... Plutôt que de faire un bilan de la réforme du bac pro 3 ans, la ministre communique sur des mesures déjà existantes… sans précision sur les moyens apportés.

En attendant, les enseignant-e-s des lycées professionnels continuent à subir la réforme du bac pro 3 ans, sans pour autant qu'un bilan ne soit proposé. Pire, la réforme imposée du collège s'inspire de celle du bac pro 3 ans et répète ses défauts...

En attendant, les moyens pour les lycées professionnels diminuent alors que les défis sont d'importance, comme celui de lutter contre le décrochage scolaire. Ainsi, quels moyens concrets pour assurer le droit au retour en formation ?

En attendant, l'apprentissage est présenté comme la voie royale vers l'emploi alors que toutes les analyses montrent que c'est une voie discriminatoire et qui, à moyen et long termes, insère moins que la voie professionnelle publique.

En attendant, les lycées professionnels ont perdu 8 000 enseignant-e-s depuis 2005, conséquence directe de la réforme du bac pro 3 ans. Les créations de cette année sont loin de compenser la hausse du nombre d'élèves. Pire, pour financer la réforme du collège, le ministère pioche dans les postes prévus en lycée professionnel !

La CGT Éduc'action, une des principales organisations syndicales des lycées professionnels, demande à ce que l'enseignement professionnel bénéficie enfin des moyens nécessaires pour former les jeunes. Cela passe par un bilan des réformes désastreuses de ces dernières années (bac pro 3 ans, généralisation des contrôles en cours de formation...). Cela passe aussi par l'arrêt de discours formatés sur une "valorisation de la voie professionnelle", cette dernière est laissée de côté depuis des années. Ce que les personnels et les jeunes veulent, c'est du concret ! 

Montreuil, le 8 septembre 2015

Le communiqué au format