Image Communiqué de presse (22/11/07)
Sans aucune concertation, sans aucune préparation, le ministre Xavier Darcos entend généraliser les baccalauréats professionnels 3 ans d’ici 2010. Une première étape à la rentrée 2008 consisterait à remplacer 25 % des secondes professionnelles BEP par une 1ère année de bac pro. Cette décision, pour ne pas dire ce diktat, s’accompagne de l’objectif d’une réduction, à terme du nombre de diplômes.
Si elle aboutissait, elle aurait des conséquences désastreuses sur l’organisation et la finalité des enseignements professionnels.
Elle conduirait à la disparition complète des BEP et de la passerelle vers la voie technologique.
Elle mettrait en difficulté les élèves de Lycée Professionnel qui ont besoin d’un cursus complet pour construire leur qualification professionnelle.
En effet, le bac pro réunit plusieurs finalités. Comme les autres bacs, il associe formation générale et poursuite d’études, mais il intègre une dimension particulière par des objectifs d’insertion professionnelle.
Ses contenus sont définis en concertation avec les professions à partir de Référentiels d’Activités Professionnelles (RAP), socles des contenus de formation.
Actuellement, le BEP s’inscrit dans le cursus du bac pro. Les unités constitutives des référentiels confèrent une continuité pédagogique du niveau V au niveau IV. Le fondement de cette continuité BEP/ Bac pro est à rechercher dans ce modèle original qui combine savoirs généraux et savoir-faire. En d’autres termes, les 4 ans de formation (2+2), prennent en compte les exigences multifonctionnelles de la formation, à la fois scolaire et professionnelle.
L’UNSEN-CGT n’est pas opposée par principe à la possibilité de parcours diversifiés mais elle n’acceptera pas la généralisation du bac pro 3 ans qui rompt avec les exigences des formations.
Plusieurs comptes rendus ou rapports de l’administration vont dans ce sens en délimitant les conditions des parcours 3 ans et en mettant en garde contre toute généralisation.
Cette volonté d’amputer d’un an ces parcours est guidée par la seule recherche d’économie budgétaire. Il faut bien trouver comment supprimer les 85 000 postes dans l’Education nationale d’ici 4 ans. L’intérêt pédagogique disparaît. La structure d’accueil des formations est imposée comme préalable avant même que ne soit discutés et définis les contenus d’enseignement.
C’est mettre la charrue avant les bœufs mais c’est surtout indiquer les priorités qui sont maintenant celles de l’Education nationale.
Sur cette question comme sur beaucoup d’autres, le ministre illustre une conception particulière du dialogue social. Les informations ont été mises sous embargo. Les groupes de travail chargés de la rénovation de l’enseignement général dans les BEP et les Bac Pro en place depuis 2006 sont suspendus. La volonté de passer en force est patente.
Mais ces décisions révélées par les organisations syndicales, dont l’UNSEN-CGT et exposées dans les réunions des conseils d’administration des EPLE, suscitent l’inquiétude des personnels, qui de plus en plus nombreux se mobilisent pour exprimer leur désaccord.
L’UNSEN-CGT mettra tout en œuvre pour que la mobilisation des personnels impose l’abandon de la généralisation des bacs pro 3 ans.
 
Montreuil, le 22 novembre 2007