Le Petit Cahier N°12  Le télécharger

Publication nationale 1° degré de la Cgt Educ'Action

N°12 Janvier 2012                   

 

  • Édito                                                      
  • Salaires.
  • Menaces sur les RPI   
  • EVS; Victoire devant les prud'hommes

Enseignants, personnels d’éducation, de direction, instituteurs, professeurs, surveillants... aux yeux du public, nous ne formons qu’un : "le monde enseignant".
Cette appellation désigne un amalgame perçu comme un monde à part, refermé sur lui-même et jaloux de ses prérogatives.

La profession enseignante se structure et se reconnaît :

  • par le nombre... quelque 800 000 enseignants, personnels d’éducation, de direction,
  • par leur place dans l’institution et leur connaissance de celle-ci,
  • par une certaine identité de pratiques professionnelles : transmettre un savoir, une culture,
  • par une histoire commune à laquelle chacun s’identifie peu ou prou... celle des "serviteurs" de la République,
  • par la recherche permanente d’une reconnaissance sociale, d’une place identifiée et reconnue dans la société.

Parallèlement, on ne peut nier la réalité des métiers d’enseignant.

  • Selon le lieu d’exercice (école, collège, lycée), selon l’environnement de celui-ci (milieu rural, urbain, ZEP...), l’acte éducatif ne recouvre pas les mêmes choses.
  • Selon les statuts des personnels : instituteurs, professeurs des écoles, PEGC, AE, certifiés, PLP, agrégés... Dans le même établissement peuvent se côtoyer des personnels de statuts différents et diverses situations de précarité.
  • Selon le travail : par exemple, enseigner l’anglais en collège peut représenter des charges de travail différentes (15 h/18 h, classes entières/½ groupes...).
  • Selon les revenus différents : agrégés/certifiés par exemple.

LES MÉTIERS S’APPRENNENT

Former pour transformer, transformer la formation
La professionnalité enseignante ne peut se réduire ni à la vocation, ni à un référentiel de compétences.
Enseigner est un métier qui s’apprend.

Les IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres) sont confrontés à une absence de repères. Au coeur des contradictions et parfois des frustrations ressenties, ils constituent, néanmoins, un progrès. Ils sont la traduction d’un niveau de recrutement commun et d’une formation professionnelle commune croisée entre le premier et le second degrés. D'autre part, le métier étant de moins en moins attractif, les difficultés de recrutement persisteront.

L’identité renouvelée de nos métiers passe par une approche globale.
Nous refusons de limiter le débat éducatif aux seuls aspects de disciplines, de méthodes ou de pédagogie. Ces questions passent à côté de l’avenir des élèves.

Nous devons encourager d’autres questions plus ouvertes :

  • Quelle reconnaissance des qualifications, quelles interventions dans la définition de nos missions, de nos moyens et de nos objectifs ?
  • Comment permettre une promotion par l’Ecole, un accès émancipateur aux savoirs pour l’ensemble d’une classe d’âge ?

Ces questions ne peuvent pas être résolues par les seuls enseignants.

Pour cela, l’IUFM doit accueillir l’ensemble des personnels intervenant dans l’Education nationale (y compris les personnels issus des concours internes, réservés et examens professionnels).
L’IUFM doit former, dans le cadre de la formation initiale, l’ensemble des adultes intervenant dans l’Education nationale. Cela inclut les personnels d’autres ministères (jeunesse et sport, culture, justice…) ou des collectivités territoriales, les intervenants extérieurs, ...

L’IUFM devrait offrir également aux représentants des parents d’élèves des formations adaptées : connaissance du système éducatif, rôle des parents dans les différents conseils…
A terme, les IUFM doivent devenir les instituts universitaires de
formation aux métiers de l’éducation (IUFME).

Le plan pluriannuel de recrutement et l’annonce de la réforme des IUFM n’ont pas pris en compte les moyens pour transformer l’école.
Le recours massif aux listes complémentaires dans le premier degré et des postes non pourvus dans le second degré ont montré le refus persistant du ministère d’avoir une politique prévisionnelle en ce domaine.

La CGT doit aider à passer de la critique de l’Ecole à une Ecole critique.
Les dix pistes de réflexion qui suivent, fruit des débats menés en particulier dans le collectif IUFM de la CGT, sont une contribution dans ce sens.