Le Collège, pas “homme malade” mais parent pauvre du système scolaire
Changement de ministre, mais pas de méthode… C’est encore une fois par la presse que les personnels et les organisations syndicales apprennent les contours d’une probable réforme du collège.
Non Monsieur le ministre, le collège n’est pas « l’homme malade du système ». Il serait plutôt le parent pauvre du 2nd degré puisqu’il subit depuis des années la dangereuse et récurrente baisse des moyens. La réforme Vallaud–Belkacem puis les aménagements Blanquer ont ainsi contribué à dégrader encore plus les conditions d’étude et de travail. Les dispositifs divers et variés, très souvent contestés et combattus par la CGT Éduc’action, ont voulu donner l’illusion de répondre aux besoins des élèves les plus en difficulté mais sans y parvenir : les enveloppes fléchées ne sont pas utilisées faute de correspondre aux besoins des élèves et aux capacités des établissements à les organiser.
Monsieur le ministre, en mettant une nouvelle fois en cause la méthode pédagogique comme source de tous les échecs, vous et votre administration cherchez une nouvelle fois à reporter la faute sur les personnels, déjà surchargés par les multiples missions chronophages imposées, les heures supplémentaires obligatoires ou les postes partagés.
Personne ne s’étonne, même pas la très libérale PISA, de l’influence du nombre d’élèves par classe sur les résultats en sciences. Et qui remettrait en cause l’importance de l’expression orale dans l’apprentissage d’une langue vivante ? Avec 28 ou 30 élèves par classe, comment serait–ce possible ?
Pour la CGT Éduc’action, engager la discussion de la sorte sur une éventuelle réforme du collège est un très mauvais signal. Pour notre organisation, ne pas revenir sur la concurrence entre les établissements, voire l’accentuer, revient à maintenir les inégalités. Le véritable plan d’urgence pour l’Éducation que nous réclamons passe aussi par l’augmentation du nombre de postes d’enseignant·es et la baisse du nombre d’élèves par classe, leviers indispensables pour permettre de sortir le collège de l’impasse dans laquelle il est et à tous les élèves d’accéder à la filière d’étude qu’ils auront choisi.