C’est avec stupéfaction et indignation que la CGT Éduc’action a appris que le ministère de l’Intérieur avait lancé, dans les académies de Montpellier et Toulouse, une « enquête » visant à recenser les élèves absent·es le jour de la fin du ramadan.
Notre organisation syndicale dénonce fermement cette pratique qui vise avant tout à stigmatiser une religion. Elle condamne également cette intrusion de l’institution policière au sein de l’institution scolaire et ce, sans accord de la part de cette dernière. Rappelons que le ministère de l’Intérieur n’a pas vocation à mener des enquêtes « sociologiques » et encore moins concernant le fonctionnement de l’École ou la laïcité au sein de notre institution. La CGT Éduc’action dénonce cette pratique aux contours juridiques très incertains et qui abime le lien de confiance entre les familles et l’État. Elle s’inquiète surtout du fondement idéologique et de la chaine hiérarchique qui amènent à cette démarche. Pour quelle autre religion l’État se serait–il octroyé le droit de pratiquer ainsi ?
Enfin, la CGT Éduc’action dénonce ces faits qui indiquent clairement une méconnaissance par les pouvoirs publics de ce qu’est la laïcité. Ce n’est malheureusement pas la première fois que cela arrive sous le pouvoir Macron puisque depuis la mort de Samuel Paty, on assiste à une confusion voire des approximations inquiétantes (que dire des formations laïcité vides ou tendancieuses imposées aux collègues…). Nous rappelons qu’une réglementation encadre et prévoit des autorisations d’absence à accorder aux élèves pour les grandes fêtes religieuses.
La CGT Éduc’action s’inquiète et dénonce le glissement sécuritaire des pouvoirs publics qui fait le lit des idées réactionnaires et racistes. Ces agissements et cette stigmatisation des élèves mettent à mal la cohésion de la communauté éducative, ce que nous dénonçons.
Montreuil, le 22 mai 2023