« Repenser les vacances d’été »… ou comment brasser de l’air pour flatter une partie de l’opinion.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

En déplacement à Marseille pour enfoncer le clou du démantèlement de lEcole, le président Macron sest fendu dune nouvelle annonce provocatrice au sujet des vacances scolaires dété. Sous couvert de vouloir palier les inégalités sociales (engendrées et aggravées entre autres par ses réformes), il sest à nouveau illustré par sa méconnaissance du sujet, mais également des discussions en cours au sein même de lÉducation nationale (groupe de travail sur le calendrier scolaire au Conseil Supérieur de lÉducation à la demande des organisations syndicales). Le tout sans en avoir discuté avec son propre ministre de lÉducation, une fois de plus. Surtout, dans le prolongement du Pacte, il continue de dérouler lidée selon laquelle les personnels ne travailleraient pas suffisamment. Provocateur.


La CGT Éducaction rappelle au président Macron quau niveau européen, les élèves français·es ne sont pas celles·ceux ayant le plus de vacances estivales, comme il semble le laisser penser, ni quils·elles bénéficient du plus gros volume de vacances par an. Les Finlandais·es, pour exemple, ont trois mois de vacances dété et de meilleures « performances » scolaires selon lenquête PISA. Si la question des vacances des parents et de lorganisation du travail sur la période se pose, le président omet sciemment le principal facteur de la répartition des vacances scolaires : lintérêt économique et lindustrie du tourisme. Ce nest dailleurs pas un hasard si depuis des années le ministère refuse de revenir sur le zonage, considérant quil faut laisser « la liberté à tout le monde de partir en vacances » Remarque hypocrite et hors sol, lorsque lon sait quà peine 10% des élèves partent en vacances sur les périodes dhiver et de printemps.


Cest cette réalité quil faut regarder M. le président. Celle qui laisse de très nombreux·euses enfants sur le bord de la route des vacances. Cest aux difficultés économiques et sociales quil faut sattaquer pour que les élèves les plus en difficultés, et issu·es majoritairement de ces milieux populaires, puissent bénéficier dune vie meilleure. Réfléchir à des temps scolaires différents selon les difficultés scolaires et donc au milieu dorigine, cest à nouveau stigmatiser les élèves les plus en difficultés.


La CGT Éducaction rappelle que les moyens sont indispensables pour pallier les difficultés scolaires (personnels en nombre suffisant, nombre limité délèves par classe…) dans le cadre dune transfor mation de lÉcole qui tourne le dos au tri social, mais aussi de prise en charge en dehors de lÉcole (associations de jeunesse, personnels encadrant formé en nombre suffisant, structures daccueil…). Enfin, la CGT Éducaction rappelle quelle revendique une refonte complète du calendrier scolaire avec labolition du zonage, la mise en place du strict respect de lalternance 7 semaines de cours/2 semaines de vacances tout en garantissant 36 semaines de cours pour tou·tes

Montreuil, le 28 juin 2023

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