Le protocole santé mentale

À la suite des Assises de la santé scolaire qui se sont achevées en mai dernier, un protocole santé mentale des élèves doit se mettre en place dans chaque établissement du 1er et du 2nd degré d’ici la fin de l’année 2025.

Ce protocole doit faciliter le « repérage et la prise en charge des élèves en situation de souffrance psychique ». Deux référent·es santé mentale (hors personnels médicaux et sociaux) dans chaque établissement pour le second degré et dans chaque circonscription pour le premier degré doivent être nommé·es.

Que l’ensemble des personnels des établissements soit sensibilisé à cette problématique ne peut être qu’une bonne chose, en revanche ce protocole ne peut pas être le palliatif au manque de personnels médicaux (infirmier·ères, médecins, psychologues) et sociaux dans l’Éducation nationale. C’est d’autant plus vrai qu’il n’existe pas de service social scolaire dans le 1er degré. Il n’est donc pas acceptable dans ce contexte de demander au SSFE (Service Social en Faveur des Élèves) d’intervenir en plus dans les écoles.

Ce protocole ne pourra pas non plus cacher et compenser le manque de moyens auquel doivent faire face les Services publics comme ceux de la psychiatrie, de la petite enfance, de la protection de l’enfance, ou encore du handicap.

Si notre ministère veut faire de la santé mentale des élèves une véritable priorité, alors il est urgent avant tout de recruter des assistant·es de service social, des conseiller·ères techniques de service social, des infirmier·ères, des psychologues et des médecins scolaires, qui sont des personnels formés et qui n’ont pas attendu ce protocole pour repérer et accompagner de manière coordonnée les enfants en souffrance psychique, et sans que cela ne coûte rien de plus. Mais sans moyens, ces professionnel·les se retrouvent aussi de plus en plus dans des situations de souffrance au travail.