Mardi 10 juin, Mélanie Grapinet, assistante d’éducation, est décédée suite aux coups de couteau portés par un élève de 14 ans devant le collège Françoise Dolto de Nogent, en Haute Marne. Ces faits ont eu lieu lors d’une opération de fouille des sacs organisée par la gendarmerie devant le collège.
La CGT Éduc’action présente ses condoléances à la famille, aux collègues de la victime ainsi qu’à toute la communauté éducative. Ces faits sont dramatiques et nous les condamnons fermement.
Nous n’avons pas à mourir de faire notre travail.
Les contrôles des sacs, mis en place de manière aléatoire depuis quelques mois devant les établissements par les ministres Borne et Retailleau, non seulement ne font absolument pas preuve d’une quelconque utilité, mais de plus, placent les personnels des vies scolaires et particulièrement les AEd dans une situation de danger et créent des situations de tension. Nous continuons de dénoncer le fait que ces personnels soient mis en première ligne face à d’éventuelles situations de mise en danger et qu’on leur impose des missions qui ne sont pas les leurs.
C’est d’autant plus inacceptable que les assistant·es d’éducation sont parmi les personnels les plus précarisé·es et méprisé·es de l’Éducation nationale.
Pour les AEd, la CGT Éduc’action exige :
• L’arrêt des fouilles de sac à l’entrée des établissements
• des créations de poste d’AED et de CPE
• une baisse du temps de travail avec 32h semaine pour un temps plein
• que les heures d’internat soient comptabilisées en totalité, en remplacement du forfait nuit
• la généralisation de contrats C.D.D d’une durée de 3 ans
• la transparence sur l’accès au CDI et un véritable droit au CDI au bout des 6 ans
• la gestion des personnels AED par les services académiques
• une grille de salaire commune avec AESH
• une augmentation de 400 euros net par mois
• le versement de la Prime REP/REP+ complète avec rétroactivité depuis 2015.
Au-delà des avancées immédiates, nous revendiquons pour ce métier un statut de fonctionnaire de catégorie B, ainsi qu’un statut d’étudiantPour toutes ces raisons, la CGT Éduc’action soutient les mobilisations décidées localement cette semaine et appelle les vies scolaires et l’ensemble des personnels à la grève jeudi 19 juin pour un plan d’urgence pour l’Éducation.·es/salarié·es avec un temps de décharge accru pour les personnes en étude ou en formation.
Face à la dégradation du climat scolaire, la CGT Éduc’action rappelle qu’elle revendique des moyens humains supplémentaires depuis des années, dans les écoles et les établissements scolaires, afin de garantir la sécurité des élèves et des personnels. Nous déplorons également que ces problématiques de climat scolaire soient systématiquement décorrélées de la dégradation de la santé mentale de la jeunesse, mise en lumière par de nombreux indicateurs. C’est dans ce sens que nous exigeons également davantage de personnels sociaux et de santé. Leur manque est criant et l’on ne peut se contenter de réponses sécuritaires face à ces drames.
Améliorer le climat scolaire, c’est aussi renforcer le rôle éducatif de l’École. C’est rompre avec la logique de tri et de concurrence au bénéfice du cadre collectif et coopératif, c’est lutter contre toutes les formes de discrimination et donner de vrais moyens pour appliquer le programme EVARS afin de déconstruire les rapports de domination. C’est renouer avec l’ambition émancipatrice de l’École.
Face aux violences scolaires, ce ne sont ni les portiques encore une fois envisagés par F. Bayrou, ni les discours de haine portés par certains responsables politiques, qui permettront de gagner en sérénité dans les établissements scolaires et permettront à tou·tes d’y travailler et d’y étudier en sécurité.