Personne ne doit être dupe !
Dans un contexte économique où de plus en plus de personnes sont cabossées par la vie, le premier rôle de l’Etat est d’assurer la justice sociale.
Les services publics, l’Ecole, la protection sociale, l’emploi, l’impôt sont autant de leviers pour lutter efficacement contre les inégalités. Tel n’est pas le sens de nombreuses mesures du programme présidentiel.
La franchise médicale sera un frein pour l’accès auxsoins des plus en difficulté.
Le recours à des heures supplémentaires, dont la décision, rappelonsle, appartient toujours à l’employeur, défiscalisées et exemptes d’impôt, amoindrira les budgets sociaux, jouera contre l’emploiet les conditions de travail, accentuera la précarité.
Les recettes du budget en seront affaiblies, situation aggravée par l’instauration d’un bouclier fiscal qui mettra en pièces l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF).
De nouveau, l’emploi dans l’Education va être pris dans le carcan des suppressions. Le dispositif "ambition réussite" va monter en chargeavec la sortie d’établissements classés actuellement EP2.
Au nom "d’une nouvelle liberté donnée aux familles", est prévue une augmentation des dérogations à la cartescolaire.Personne ne doit être dupe ! Les familles ne feront pas le choix des établissements.
Ce sont ces derniers qui sélectionneront leurs élèves !
Au nom de l’autonomie des établissements, c’est en fait leur mise en concurrence qui est organisée.
La mixité sociale est en recul, notamment parce que, aujourd’hui, les principes mêmes de la carte scolaire ne sont pas respectés. Demain, loin d’être améliorée, elle connaîtra de nouvelles dégradations.
Au lieu de prendre sa place dans la lutte contre les inégalités, l’Ecole se contentera d’accompagner celles-ci, voire participera à leur aggravation.
Notre conception est tout autre : permettre la réussite de tous les jeunes, tout en assurant une élévation générale des niveaux d’éducation et de qualification. Faire reculer l’échec scolaire et assurer l’égalité sur le territoire impose de démocratiser le système éducatif,de mobiliser des moyens, tant en emplois publicsqu’en investissements.
Les contrats des Emplois Vie Scolaire (EVS) vont être renouvelés dans le premier degré. Le décret de Robien est abrogé ; pour autant les décharges seront restituées sous forme d'heures supplémentaires. "L’apprentissage junior" est abandonné, mais des "dispositifs diversifiés"pour les élèves en échec scolaire au collège sontévoqués.
Sur ces sujets, comme sur bien d'autres, la vigilance s'impose.
Ni organisation d’opposition par principe, ni syndicat d’accompagnement de politiques ou de réformes dont les salariés seraient les victimes, la CGT a un mandat impératif : celui de défendre, en toutes circonstances, les intérêts des salariés.C’est dans cet esprit qu’elle agit et fait des propositions.
Etre plus nombreux à porter cette démarche est une garantie pour son efficacité.
Denis Baudequinle 12 juin 2007